Biographie

Raymond Glorie est un sculpteur, médailleur et plasticien belge, né le 2 mai 1918 à Bruxelles et décédé le 10 juillet 2015 à Uccle. Dès son plus jeune âge, sa mère, pianiste-amateur, l’initie à l’art en l’emmenant au musée et à des concerts. 

En 1934, il arrête ses études pour se consacrer à l’art. Par désir de réaliser plutôt que de se complaire dans les mots. 

Il commence sa carrière artistique dans l’atelier de son oncle par alliance Marcel Rau (1886-1966), sculpteur au talent reconnu. Le style y est classique, parfois influencé par la tendance Art-Déco. Les réalisations vont de figures monumentales aux bustes et médailles. Marcel Rau est entre autres l’auteur de la statue monumentale du roi Albert, à l’entrée du canal Albert, et des bas-reliefs situés sur la façade de la Banque Nationale. Le soir Raymond Glorie fréquente l’Ecole des Arts Décoratifs d’Ixelles où il passe dans différents ateliers.  Il est l‘élève d’Antoine Pompe et de Victor Servranckx. Il y réalise des formes utilitaires et dépouillées, qui préfigurent le style qui sera le sien plus tard. 

En 1939 Raymond Glorie entre à la Cambre dans l’atelier d’Oscar Jespers. La primauté que ce dernier accorde au jeu des volumes et des espaces a certainement influencé la façon de voir son approche de la sculpture. Le soir, il fréquente l’Académie libre « l’Effort » où il dessine d’après modèle vivant. 

Professeur à la Cambre de 1944 à 1970, il y enseigne l’étude de la forme puis le dessin à main levée aux élèves architectes et dessinateurs industriels. 

En 1949 il épouse Nicole Vieujant dont il aura 3 enfants. Veuf en 1956, il épouse Anne Stadler en 1960. 

Raymond Glorie nous offre une halte de paix et d’harmonie. Il est demeuré fidèle à la forme humaine en l’associant par l’élan, les creux, les replis et les douceurs des volumes aux métamorphoses de la lumière. On y appréciera son recours à l’idéalisme sans sensiblerie, mais avec une émotion contenue, disciplinée, accordant toujours la préférence à l’expression plastique.
—  Paul Caso, Le Phare, 1972

Son style est un certain classicisme, très construit, rythmé et simplifié avec rigueur. La figure humaine qui l’inspire n’est pas une finalité mais plutôt l’occasion de s’exprimer: La ligne à de l’importance. Il élabore ses figures en terre, en réalise lui-même les moules en plâtre, puis en confie la réalisation en bronze ou, pour quelques œuvres, en marbre à des fondeurs ou tailleurs spécialisés. 

A partir de 1982, il crée et réalise en cire des modèles de bijoux fondus en or ou argent, aux lignes simples et épurées. 

Raymond Glorie, outre ses talents de sculpteur, est un médailleur apprécié tant pour ses médailles coulées à tirage limité que pour celles frappées à de nombreux exemplaires chez Fibru-Fisch à Bruxelles où à la Monnaie de Paris.  

L’artiste a toujours fait preuve d’une grande constance dans ses aspirations esthétiques et une certaine distanciation par rapport aux mouvements passagers; c’est le reflet d’une personnalité qui s’inscrit dans une vision plus intemporelle de l’Art. 

J’élève donc des volumes dans l’espace, je les veux équilibrés, rythmés ; les bosses doivent répondre aux creux, le profil gauche répondre au profil droit ; cela se construit patiemment, se cherche et se balance. Je tourne et retourne autour de l’œuvre, les vues doivent se poursuivre de quelque côté que l’on regarde ; pas de heurts, de l’harmonie et de l’équilibre toujours. Je n’aime pas le détail qui brise la lumière, j’aime que celle-ci se fixe largement sur les parties claires et je me plais à trouver dans les ombres une richesse de coloration.
Ma technique préférée pour ces recherches est le modelage en terre, puis moulage en plâtre ; ce procédé est rapide et donne une grande liberté pour l’étude des masses et le fini du modelé. Pour moi, la dimension et la matière ont peu d’importance : une petite sculpture peut avoir un caractère monumental.
Pour moi, le sentiment est avant tout cette grandeur seine et épanouie, fruit commun de la tristesse et du bonheur élucidé par la fin profonde de l’homme. Pureté aussi car cet homme que je cherche inlassablement dans la matière, je le voudrais pur et serein, grand pour tout dire, car la grandeur est peut-être ma principale aspiration, la sublimation de mon principal besoin.
L’âme, tout est là! C’est elle que nous cherchons quand, terrassiers philosophes ou tailleurs de pierre illuminés, nous poursuivons dans la matière la quête de l’homme, la découverte de nous-mêmes.
— Raymond Glorie, 1970

Expositions

  • 1972 : Galerie Racine à Bruxelles

  • 1994 : Cercle Gaulois de Bruxelles

  • 2002 : Invité d'honneur à l'exposition annuelle d'Uccle centre d'art, Bruxelles

  • 2009 : Galerie ART 4 au Grand Sablon à Bruxelles